La renaissance dans la culture japonaise

La fin de la seconde guerre mondiale va faire ressurgir les ninjas dans la culture japonaise. En effet, les japonais sont totalement vaincus pour la première fois de leur histoire. Le choc psychologique est énorme. Pour raviver le nationalisme, il élèvent au rang de grand héros le samouraï qu'ils opposent au ninja, pour mieux exacerber l'image du chevalier sans peur et sans reproche. Pourtant capable de vaincre seul plusieurs adversaires, le ninja inspire alors une fascination teintée de crainte.

En 1957, Sampei Shirato publie le manga Ninja Bugeicho relatant la vie d'un ninja dans le Japon féodal. C'est un succès immédiat. Un an plus tard, Fukuarô no shiro (le château de la chouette) de l'écrivain Shiba Ryôtarô, récompensé par le prix Naoki, devient un best-seller. La société s'identifie à ces ninjas féodaux volontaires, endurants, dont le statut de guerrier n'est pas accepté. Le Japon tient son nouveau héros. Peu à peu il acquiert des capacités surnaturelles comme la maîtrise de la magie ou celle des éléments.

Le filon n'est pas près de s'épuiser! Le cinéma, la BD, les mangas (avec Naruto en 1999), ou le jeu vidéo (Tenchu en 1998), popularisent les ninjas dans le monde entier. Tarantino, dans son film Kill Bill (2003), donne au maître artisan qui forge le sabre de l'héroïne le nom du grand maître Hattori Hanzo.

Le ninja est bien devenu un mythe, un super héros ou vilain des temps modernes, mystérieux et insaisissable, loin de son image d'origine : bref, un super produit marketing.

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